La nuit du 12 : la terrible histoire vraie de Maud Maréchal, brûlée vive

« Elle s’appelait Maud ». Ces mots prononcés par Dominik Moll lorsqu’il a reçu le César du meilleur film pour « La Nuit du 12 », nous rappellent que derrière la fiction se cache une tragédie, et que la vie d’une jeune femme a été volée. Tout comme Clara dans son film récompensé six fois durant la cérémonie des César, Maud Maréchal, 21 ans, a été brûlée vive alors qu’elle rentrait chez elle après une soirée. Une féminicide qui a secoué la petite ville de Lagny-Sur-Marne et qui reste encore à ce jour un mystère, puisque le meurtrier n’a jamais été identifié.

La Nuit du 12 – Bande-annonce

La Nuit du 12, ou le féminicide de Maud Maréchal

Sorti en juillet 2022, le polar nommé La Nuit du 12, tire son inspiration d’un meurtre atroce ayant eu lieu dix ans auparavant en Seine-et-Marne.

Dans la nuit du 13 au 14 mai 2013, dans un quartier calme de Lagny-su-Marne, le corps sans vie et à moitié calciné de Maud Maréchal a été découvert en pleine rue par une brigade de Police qui effectuait une ronde.

À l’époque, l’affaire a été suivie de près par les journaux locaux et nationaux, et la police a suivi toutes les pistes possibles. Malheureusement, aucun suspect ne fut arrêté.

Maud était serveuse dans la chaîne de restaurants « la Criée ». Le soir du 13 mai 2013, elle était à une soirée chez un voisin en compagnie de son frère. C’était une jeune fille pleine de vie et d’enthousiasme qui adorait s’amuser. Elle fut d’ailleurs la dernière à quitter la fête, vers 2 h 30 du matin.

Comme elle habitait à proximité, elle était venue à pied. Elle rentra donc chez elle de la même façon, sans montrer une once d’inquiétude à l’idée de rentrer seule chez elle. Il faut dire que le quartier est calme et sans danger.

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Mais, à peine une heure après son départ, dans la rue du Docteur-Bergonié, une patrouille de police trouve son corps calciné, étendu entre la chaussée et le trottoir, encore brûlant, baignant dans un mélange de sang et de liquide gras. Ses vêtements ont fondu sous l’effet de la chaleur et son visage est méconnaissable.

L’autopsie révélera que Maud était encore vivante au moment où son corps s’est embrasé et qu’elle est morte sous l’effet de la combustion. Elle est morte brûlée et étouffée par les flammes. Les policiers trouvèrent effectivement son sac et des indices à plusieurs mètres de son corps. Maud aurait donc couru, tentant d’échapper aux flammes.

Sur la scène de crime, on retrouve, dispersés sur une quarantaine de mètres environ, son sac à main qui est calciné, un mégot de cigarette et un bout de lacet. Ses vêtements sont totalement brûlés

L’avocate de la famille de Maud Maréchal

Dans le quartier, à cette heure tardive, tout le monde dormait. Personne n’a donc rien vu et seule une habitante déclare avoir entendu un cri, mais sans s’en soucier plus que ça.

Qui a tué Maud ?

Depuis ce jour tragique, les policiers s’affairent pour trouver le coupable. Les journaux lancent des appels à témoin, le quartier et les proches se mobilisent.

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D’après la famille et les amis de Maud, elle était une jeune fille sans problème et appréciée. Personne ne comprend qui et pourquoi quelqu’un aurait voulu s’en prendre à elle si violemment.

Toutefois, les policiers découvrent que la veille au soir, elle avait été harcelée de messages par un homme. Mais cette piste fut vaine. Ils découvrirent aussi que quelques mois avant son meurtre, un homme que Maud avait éconduit avait menacé de brûler sa maison et toute sa famille avec. Mais cette piste ne donna rien non plus.

Ses anciens flirts furent tous entendus, les plus susceptibles de devenir violents furent surveillés, mais malgré une dizaine de suspects potentiels, l’enquête n’avance pas.

Les mois et années passèrent sans qu’aucune piste n’emmène rien de concluant. Si bien, qu’en décembre 2021, M6 lança un appel à témoin au cours de son émission du même nom.

Néanmoins, dix ans plus tard, le dossier reste ouvert sous la supervision de la juge d’instruction Dorothée Branche, au tribunal de Meaux.

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Posted by Facebook on Friday, December 5, 2014

Un livre à l’origine du scénario du film

Bien sûr, le film La Nuit du 12 tire son inspiration dans l’assassinat de Maud Maréchal. Mais son scénario s’appuie aussi sur le livre de Pauline Guéna intitulé « 18.3. Une année à la PJ ».

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L’autrice a passé plus d’une année complète au sein de la police judiciaire de Versailles. Elle s’est ainsi trouvée plongée dans le quotidien de ces policiers et de toutes sortes d’affaires plus ou moins sordides.

Dans son livre, Pauline Guéna raconte alors l’affaire du meurtre non résolu de « Clara, 21 ans » retrouvée brûlée vive sur un trottoir. Une affaire qui hante Yohan, l’officier en charge de l’affaire.

Certains détails du film sont empruntés à d’autres affaires ou personnages dont parle l’autrice dans son livre. Par exemple le vélo. Ce n’est pas Yohan qui aime faire du vélo, mais un autre policier sur une affaire qui n’a rien à voir.

Bien sûr, l’autrice offre un récit romancé et préfère choisir des noms d’emprunts et modifier les faits afin de préserver les affaires en cours. Ainsi, bien qu’elle s’inspire du meurtre de Maud Maréchal, elle va rester au plus près de ce qu’elle a pu voir, tout en changeant les circonstances et certains détails.

À 6 heures, un travailleur matinal aperçoit des jambes qui dépassent, entre le trottoir et la chaussée. Il fait demi-tour et appelle la police. Une patrouille est passée une heure auparavant, sans rien apercevoir dans l’obscurité. Elle revient et découvre cette fois un corps carbonisé. Le visage n’est pas reconnaissable, les cheveux ont disparu, les vêtements synthétiques ont fondu et se sont mélangés à la chair. […] À quelques mètres, on trouve un téléphone dans une coque rose, qui fonctionne encore

Extrait de 18.3. Une année à la PJ de Pauline Guéna

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L’autrice décrit également comment était Clara. Et le portrait qu’elle en dépeint ressemble beaucoup à celui de Maud Maréchal, tout comme le détail de la dernière soirée de Maud et de Clara et de leurs derniers instants de vie, qui sont très proches.

Elle a probablement hurlé, sa bouche est ouverte sur un cri – quelqu’un dit avoir entendu un cri d’enfant

Extrait de 18.3. Une année à la PJ de Pauline Guéna

Et, comme pour Maud, le meurtrier de Clara n’a jamais été retrouvé.