Alain Lamare, le tueur de l’Oise qui enquêtait sur ses propres crimes : l’histoire vraie du film La prochaine fois je viserai le cœur

La prochaine fois je viserai le cœur : derrière ce titre intrigant se cache un film policier français réalisé par Cédric Anger et sorti en 2014. Il s’agit de l’adaptation du roman Un assassin au-dessus de tout soupçon d’Yvan Stefanovitch, qui retrace l’affaire Alain Lamare, un gendarme qui a semé la terreur dans l’Oise en tuant ou blessant plusieurs femmes entre 1978 et 1979. Le film met en scène Guillaume Canet dans le rôle du gendarme tueur et Ana Girardot dans le rôle de sa collègue et amante. Mais quels sont les faits réels qui ont inspiré cette histoire glaçante ? Et quels sont les éléments fictifs qui ont été ajoutés par le réalisateur ? C’est ce que nous allons vous révéler dans ce dossier.

L’affaire Alain Lamare, un gendarme qui devient un tueur en série

Le contexte historique et géographique de l’affaire

L’affaire Alain Lamare se déroule entre 1978 et 1979 dans le département de l’Oise, au nord de Paris. À cette époque, la France est marquée par la montée du terrorisme, avec les attentats de l’extrême gauche et du groupe palestinien Carlos.

La sécurité est renforcée sur le territoire, notamment avec la création du GIGN (Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale) en 1974.

L’Oise est un département rural et tranquille, où les habitants vivent principalement de l’agriculture et de l’industrie. C’est dans ce contexte que va se dérouler une série de crimes sanglants qui va semer la terreur et la stupeur parmi la population.

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Le profil psychologique et social d’Alain Lamare

Alain Lamare est né en 1956 à Fruges, une petite ville du Pas-de-Calais. Il est le fils d’un agriculteur et d’une mère au foyer. Il a deux frères et une sœur.

Il est décrit comme un enfant timide, solitaire et intelligent, qui aime la lecture et le dessin. Il est bon élève à l’école, mais il souffre d’un complexe d’infériorité et d’un manque d’affection. Il rêve de devenir gendarme ou pilote d’avion.

À l’âge de 18 ans, il s’engage dans la gendarmerie et suit une formation à Chaumont, en Haute-Marne. Il se distingue par ses qualités professionnelles et son sens du devoir.

Il est affecté à la brigade territoriale de Chantilly, dans l’Oise, en 1977. Il vit seul dans un appartement à Lamorlaye, près de Chantilly. Il a peu d’amis et de relations amoureuses. Il est passionné par son métier et se consacre entièrement à son travail.

Alain Lamare, le tueur de l’Oise qui enquêtait sur ses propres crimes : l’histoire vraie du film La prochaine fois je viserai le cœur

Le déroulement des crimes et de l’enquête

Le premier crime commis par Alain Lamare a lieu le 11 octobre 1978. Il tire sur une voiture conduite par une jeune femme, Martine Leclercq, qui rentre chez elle après avoir rendu visite à son fiancé. La balle traverse le pare-brise et atteint Martine à la tête. Elle survit miraculeusement à ses blessures, mais reste handicapée à vie. Alain Lamare laisse derrière lui une douille de calibre 22 long rifle, qui sera retrouvée par les enquêteurs.

Le deuxième crime a lieu le 5 décembre 1978. Alain Lamare agresse une autre jeune femme, Yolande, qui sort de son travail dans une usine textile. Il la frappe avec une barre de fer et la viole. Il lui tire ensuite deux balles dans le dos et la laisse pour morte sur le bord de la route. Yolande succombe à ses blessures à l’hôpital. Alain Lamare envoie une lettre anonyme aux gendarmes pour revendiquer son crime et se moquer d’eux.

Le troisième crime a lieu le 16 janvier 1979. Alain Lamare tire sur une voiture occupée par un couple, Jean-Pierre et Marie-France, qui se rend à un dîner chez des amis. Jean-Pierre est tué sur le coup, tandis que Marie-France est grièvement blessée. Alain Lamare s’enfuit en laissant derrière lui une nouvelle douille de calibre 22 long rifle.

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Le quatrième crime a lieu le 2 février 1979. Alain Lamare tire sur une voiture conduite par une femme enceinte, Nicole, qui rentre chez elle après avoir fait des courses. Nicole est touchée au bras et au ventre, mais parvient à s’arrêter dans une station-service pour appeler les secours. Elle survit ainsi que son bébé.

L’enquête est confiée à la brigade de recherche de Senlis, dont fait partie Alain Lamare. Celui-ci participe activement aux investigations et se fait passer pour un gendarme modèle et zélé. Il oriente les soupçons vers d’autres pistes et brouille les traces. Il profite de sa connaissance du terrain et de son accès aux informations confidentielles pour échapper aux contrôles et aux filatures.

Le 8 avril 1979, Alain Lamare est finalement arrêté par hasard lors d’un contrôle routier à Chantilly. Il est reconnu par un gendarme qui l’avait vu quelques jours plus tôt dans la forêt où il avait abandonné sa voiture volée après avoir tenté de tuer Nicole. Il est placé en garde à vue et avoue ses crimes après plusieurs heures d’interrogatoire.

L’arrestation, la condamnation et l’incarcération d’Alain Lamare

Alain Lamare a été arrêté le 8 avril 1979 à Chantilly, après avoir été reconnu par une de ses victimes qui avait survécu à ses tirs. Il a été caché sous un imperméable par les gendarmes qui l’ont emmené. Lors de son interrogatoire, il a avoué être l’auteur des meurtres et des tentatives de meurtre commis dans l’Oise entre juillet 1978 et décembre 1979.

Il a été jugé devant la cour d’assises de l’Oise en juin 1981. Il a été reconnu coupable des crimes qui lui étaient reprochés et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Cependant, il a été déclaré irresponsable de ses actes en raison de son état mental. Il a fait appel de sa condamnation, mais celle-ci a été confirmée en novembre 1983.

Il a été incarcéré à la prison d’Amiens jusqu’en 1983, puis transféré à l’hôpital psychiatrique de Sarreguemines, en Moselle, où il est resté jusqu’en 2011. Il est depuis interné dans un autre établissement psychiatrique dont le nom n’a pas été révélé.

Son bilan psychologique a révélé qu’il souffrait d’une schizophrénie paranoïde avec des pulsions meurtrières. Il présentait également des troubles de la personnalité et une tendance au mensonge. Il n’a jamais exprimé de remords ni de regrets pour ses actes.

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L’adaptation cinématographique

L’affaire Alain Lamare a inspiré un film policier français intitulé La prochaine fois je viserai le cœur, écrit et réalisé par Cédric Anger, sorti en 2014. Il s’agit de l’adaptation du roman Un assassin au-dessus de tout soupçon d’Yvan Stefanovitch, paru en 1984.

Le film raconte l’histoire de Franck (interprété par Guillaume Canet), un gendarme qui enquête sur une série de crimes qu’il commet lui-même sous le pseudonyme de l’Éventreur. Le film suit sa double vie entre son métier, sa relation avec sa collègue Sophie (Ana Girardot) et ses pulsions meurtrières.

Le film a reçu des critiques plutôt positives, saluant la performance de Guillaume Canet, qui incarne un personnage à contre-emploi, glaçant et complexe. Le film a également été remarqué pour son ambiance sombre et oppressante, qui retranscrit le climat de peur et de suspicion qui régnait dans l’Oise à l’époque des faits.

Le titre du film fait référence à une phrase écrite par Alain Lamare dans une de ses lettres anonymes aux gendarmes, après avoir raté sa cible. Il s’agit d’une citation du film Le Samouraï de Jean-Pierre Melville, sorti en 1967, dans lequel Alain Delon joue un tueur à gages solitaire et froid.

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 Les différences entre le film et la réalité

Le film La prochaine fois je viserai le cœur s’inspire de l’affaire Alain Lamare, mais il prend quelques libertés avec la réalité. Voici quelques exemples de différences entre le film et les faits :

  • Dans le film, le personnage de Franck est célibataire et vit seul dans un appartement. Dans la réalité, Alain Lamare était marié et avait deux enfants. Il vivait dans une maison avec sa famille.
  • Dans le film, Franck entretient une relation amoureuse avec sa collègue Sophie, qui ignore tout de sa double vie. Dans la réalité, Alain Lamare n’avait pas de maîtresse au sein de la gendarmerie. Il avait en revanche une liaison avec une jeune femme qu’il avait rencontrée lors d’une enquête.
  • Dans le film, Franck utilise un fusil à pompe pour tuer ses victimes. Dans la réalité, Alain Lamare utilisait un pistolet automatique de calibre 7,65 mm.
  • Dans le film, Franck est arrêté après avoir été blessé par balle lors d’une course-poursuite avec ses collègues. Dans la réalité, Alain Lamare a été arrêté après avoir été reconnu par une de ses victimes qui avait survécu à ses tirs.

Difficile d’expliquer son comportement avec certitude, surtout sans l’avis d’un expert en psychologie. Cependant, d’après plusieurs sources, Alain Lamare souffrait d’une maladie mentale rare appelée héboïdophrénie, une forme de schizophrénie. Cette maladie se caractérise par des troubles du jugement, des pulsions agressives et une dissociation de la personnalité. Il est possible que Lamare ait agi sous l’effet de ces symptômes, sans conscience de la gravité de ses actes ou sans contrôle de ses impulsions. Il est aussi possible qu’il ait eu des motivations inconscientes liées à son histoire personnelle ou à son rapport à la gendarmerie. Mais ce ne sont que des hypothèses, et il est difficile d’affirmer qu’elles soient vraies.