Le film « Sauver ou périr » de Prédéric Tellier (Goliath, l’affaire SK1) avec Pierre Niney, Anaïs Demoustier, Sami Bouajila, Vincent Rottiers et Damien Bonnard à la distribution artistique, a été diffusé ce 9 octobre 2022 sur France 2. Si vous l’avez raté, il est disponible en streaming. À cette occasion, outre le fait de d’être impressionnés par l’incroyable transformation physique de Pierre Niney (+ 9 kilos de muscles, ce n’est pas rien !), il est aussi légitime de s’interroger sur la source d’inspiration du film. Et si « Sauver ou périr » était une histoire vraie ?
Sauver ou périr, la réalité des dangers auxquels sont confrontés les pompiers
Sorti en 2018, Sauver ou périr nous présente le personnage de Franck Pasquier, un pompier incarné par Pierre Niney. À cette occasion, l’acteur avait suivi un entraînement intensif avec les pompiers et avait pris neuf kilos de muscles. C’était donc l’occasion pour les téléspectateurs de découvrir l’acteur totalement transformé.
L’histoire nous plonge dans le quotidien de Franck Pasquier, un pompier gravement blessé lors d’une intervention sur l’incendie d’un entrepôt. Suite à ses blessures, il est hospitalisé dans un service hospitalier dédié aux grands brûlés. Il doit alors subir de nombreuses interventions chirurgicales et suivre un grand nombre de séances de rééducation.
Nous accompagnons donc Franck dans toutes ces épreuves, de sa réussite à sa chute tragique, dont il va essayer de se relever. Et à travers lui, nous entrevoyons la souffrance des grands brûlés et le destin de nombreux soldats du feu, ces héros qui risquent régulièrement leur vie pour sauver celle des autres.
Ce qui m’intéressait avant tout, c’était de montrer quelqu’un de bien ancré dans le monde actuel : sa course à la réussite, aux diplômes, à l’avancement et les sacrifices qu’elle suppose, et la belle insouciance qu’il a, avant que l’épreuve de la vie ne le frappe.
Frédéric Tellier
[winamaz bestseller= »pierre niney » template= »vertical »]
Sauver ou périr n’est pas une histoire vraie, mais elle est inspirée de plusieurs faits divers
Alors oui, Franck Pasquier est un personnage totalement fictif. Mais Frédéric Tellier s’est toutefois inspiré des faits divers dans lesquels des pompiers avaient été grièvement blessés en combattant des incendies.
Il a ainsi écouté les histoires fortes de ces pompiers et celles des grands brulés afin de s’en inspirer pour son film, « Sauver ou périr ».
J’ai eu connaissance de faits divers, et j’ai été profondément marqué par les histoires très fortes de sapeurs-pompiers auxquels il était arrivé de graves accidents. Les tragédies vécues par ces pompiers anonymes ou les différents grands brûlés que j’ai pu rencontrer par la suite m’ont apporté le contexte.
Frédéric Tellier dans le dossier de presse de Sauver ou périr
[…] Très vite, j’ai été en contact avec des psychologues, des psychiatres, des centres spécialisés de grands brûlés : l’hôpital Saint-Louis à Paris, le centre hospitalier spécialisé Montperrin à Aix-en-Provence, et le centre de réadaptation Coubert en banlieue parisienne où nous avons d’ailleurs tourné plusieurs scènes de la partie centrale du film. J’ai discuté avec des chefs de service, des médecins, des personnels soignants, des accidentés, et avec le Professeur Mimoun du service des grands brûlés de Saint-Louis.
Mon coscénariste connaissait une psychiatre avec qui nous avons beaucoup travaillé : elle avait accompagné un pompier grand brûlé, et a été pour nous une formidable source d’informations. Dans un second temps, avec la production, nous nous sommes rapprochés de la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris pour toute la partie logistique des pompiers. Mais l’histoire de ce film est avant tout celle d’un grand blessé de la vie qui se relève, qu’il soit pompier ou pas.
[winamaz bestseller= » Frédéric Tellier film » template= »vertical »]
Parmi ces personnalites source d’inspiration, il y a Franck Dufourmantelle, qui a été un grand brûlé. 95 % de sa peau avait été calciné suite à l’explosion d’un bidon de produit chimique. Il avait alors 34 ans et été condamné.
Mais, c’était sans compter son frère jumeau (des jumeaux monozygotes), qui lui a donné sa peau pour lui sauver la vie. Ce fut même la première greffe mondiale de peau et c’est aussi ce qui lui a sauvé la vie.
Maurice Mimoun, le chirurgien ayant réalisé cette lourde opération, a déclaré avoir pleuré après avoir vu le film. Il a aussi accepté que les acteurs viennent visiter son service à l’hôpital Saint-louis à Paris afin de s’imprégner du quotidien des patients et des soignants.
Ce film est un hommage à ces brûlés qui réapprennent à vivre. Mais ce que j’adore dedans, c’est qu’à un moment donné, Pierre Niney dit stop aux opérations, il accepte son nouveau visage. C’est bien plus fort que la Belle et la Bête où la Bête n’est vraiment aimée que lorsqu’elle se transforme en prince. Cela doit nous apprendre à arrêter de vouloir tout normaliser.
Maurice Mimoun
Et petit clin d’œil qui prend tout son sens lorsqu’on connait l’histoire, Franck Dufourmantelle apparaît un court instant dans le film en tant que figurant, souriant, installé à la cafétéria de l’hôpital.