Depuis le 3 mars 2022, Canal+ diffuse sur MyCanal la série Yellowjackets (Les Vestes Jaunes en français). Cette série très addicitve nous plonge dans les épreuves cauchemardesques qu’ont dû affronter un groupe de lycéennes pour survivre, alors que leur avion s’est écrasé en pleine forêt quelque part entre le nord des États-Unis et le Canada.
Yellowjacket entremêle des évènements passés et présents et navigue entre thriller, drame et paranormal. Chaque épisode nous en apprend un peu plus sur les filles, sur leur vie passée et présente, et surtout, sur ce qu’elles ont dû faire pour réussir à survivre durant les 19 mois passés en pleine forêt. L’intrigue est vraiment prenante et les personnages sont très bien joués. Mention spéciale à Christina Ricci qui est vraiment magique dans le rôle de Misty, tout comme à Juliette Lewis qui est juste parfaite dans le rôle de Natalie.
Mais, alors que ce qui arrive aux Yellowjackets est de la fiction pure, le fond de l’intrigue est toutefois inspiré d’un crash d’avion survenu en 1972 nommé « le drame de la Cordillère des Andes » et qui a également eu droit à ses propres films : « Les Survivants », puis « Le Cercle des neiges ».
Yellowjackets et le drame du vol Fuerza Aérea Uruguaya 571
Le 13 octobre 1972, l’appareil du vol Fuerza Aérea Uruguaya 571 s’écrase dans la Cordillère des Andes. À son bord se trouvaient 45 personnes, dont les joueurs d’une équipe de rugby, des membres de leur famille et des amis. 17 personnes moururent durant le crash ou dans les heures qui suivirent. Puis 12 autres personnes perdirent la vie dans les 2 mois suivants.
Les survivants se servent alors de ce qui reste de l’avion pour se protéger autant que possible du vent, de la neige et du froid. Dès le 1er jour, ils rationnent le peu de nourriture qu’ils ont réussi à récupérer dans les débris du crash.
Au bout de 8 jours, ils apprennent par la radio que les secours ont abandonné les recherches. En effet, leur avion blanc est jugé trop difficile à repérer au milieu des immenses étendues de neige de la Cordillère des Andes.
Une fois les réserves de nourriture épuisées, les survivants durent se résigner à manger les corps congelés des passagers morts, et donc, à manger les corps des personnes qui leur étaient proches.
Les bases de Yellowjackets sont donc posées. Une équipe de foot (féminine) qui se crache en avion, des conditions de survie difficiles, et finalement, le recours à l’anthropophagie, qui bien que pas montrée de façon frontale, est fortement suggérée dans cette première saison.
Tout comme ça a été le cas pour les rescapés de la Cordillère des Andes, les filles aux vestes jaunes s’unissent et font équipe, elles aussi, pour essayer de survivre.
La saison 2 de Yellowjackets (qui est déjà prévue) nous dira peut-être enfin si les filles ont dû à leur tour avoir recours à l’anthropophagie ou pire, si elles ont dû s’adonner au cannibalisme.
Bien que cannibalisme et anthropophagie impliquent la consommation de chair humaine, il existe une petite différence entre ces deux termes.
L’anthropophagie sous-entend la consommation de viande issue de l’être humain. Il n’y a pas de notion de mise à mort, puisqu’il s’agit plutôt de manger la chair d’un humain qui aurait trouvé la mort pour d’autres raisons que celles de servir de repas à ses congénères.
Le cannibalisme sous-entend plutôt la pratique d’un culte ou d’un rituel, comprenant généralement la mise à mort du sujet et débouchant sur la consommation de la chair de l’être sacrifié. Le cannibalisme n’induit donc pas forcément la notion de manger un être humain par besoin, mais plutôt par coutume.
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Ce qu’il s’est vraiment passé dans la Cordillère des Andes
L’histoire des survivants de la Cordillère des Andes a été très choquante et a été racontée à travers le monde et est même remontée jusqu’au Pape. Elle est la preuve que l’instinct de survie peut faire commettre l’impensable, mais aussi que, même dans les heures les plus sombres, l’être humain est capable de s’entraider et de s’organiser pour survivre.
Et comme l’histoire de cette équipe de rugby qui a réussi à survivre dans des conditions extrêmes est incroyable, elle a bien sûr eu droit à son film : « Les Survivants », sorti en 1993 et avec Ethan Hawke en tête d’affiche.
Et a aussi servi d’inspiration pour des films ou des séries, comme c’est le cas de Yellowjackets.
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Tout commence le 12 octobre 1972, quand l’avion qui transportait l’équipe de rugby les Old Christians doit se poser à Mendoza pour la nuit suite à des conditions météorologiques difficiles.
Le 13 ocobre 1972, l’avion reprend son vol. Le pilote, Julio Ferradas, décide de traverser la cordillère des Andes en empruntant le passage Planchón, situé plus au Sud, pour ensuite remonter vers le Nord, en direction de Santiago au Chili.
Mais durant la traversée, l’avion est pris dans les nuages. Le copilote, pensant être au-dessus de Curicó, avertit la tour de contrôle et amorce la descente. Seulement, ses estimations étaient fausses. Il avait en effet oublié de prendre en compte la force du vent, qui arrivant de face, ralentissait leur avion.
L’avion amorce donc sa descente trop tôt, et n’y voyant rien à cause des nuages, il percute un premier pic qui arrache une partie de l’avion et plusieurs passagers. Il percute ensuite un second sommet, ce qui arrache la partie gauche de l’avion. L’avion fini par s’écraser dans un glacier à 3600 m d’altitude.
Les survivants rationnent les vivres et se fabriquent un abri de fortune dans l’avion. Ils espèrent survivre ainsi jusqu’à l’arrivée des secours. Seulement, le 21 octobre, ils apprennent que les secours abandonnent les recherches, car leur avion est trop difficilement repérable.
Les rescapés se retrouvent rapidement à court de nourriture. Ils essaient alors de manger le cuir des bagages, mais les divers traitements chimiques le rendent impropre à la consommation. Ils se rabattent alors sur les coussins en espérant y trouver de la paille, mais aucun n’en contient.
Désespérés, et n’ayant aucune autre solution, ils décident de manger le corps parfaitement congelé du pilote de l’avion. Un étudiant en médecine qui était parmi les survivants, montra au groupe comment découper le corps proprement et respectueusement, à l’aide de lames de rasoir et d’éclats de verre.
Mais comme les jours passaient sans que personne ne vienne à leur secours, ils n’eurent bientôt plus rien à manger sur le corps du pilote. Ils durent alors commencer à manger les corps de leurs amis morts dans le crash.
Dans la nuit du 29 octobre, une grosse avalanche ensevelit l’avion, faisant 8 nouvelles victimes.
Les survivants ont essayé d’aller chercher du secours à de nombreuses reprises, mais les conditions de survies étaient trop difficiles et aucune expédition n’a abouti.
Finalement, ils décidèrent d’envoyer un petit groupe chercher du secours, et de les équiper des vêtements les plus chauds et de leur donner une grande quantité de nourriture (à savoir la viande congelée de leurs amis et famille).
Après plusieurs échecs, deux survivants (Fernando Parrado et Roberto Canessa) parvinrent à franchir les montagnes. Ils descendirent ensuite dans la vallée du Rio Azufre. Au bout de 10 jours, ils tombèrent enfin sur quelqu’un et purent donner l’alerte.
Le 22 décembre, deux hélicoptères de l’armée arrivèrent sur le lieu du crash. Par manque de temps, ils ne purent secourir que 6 survivants. Toutefois, ils y retournèrent dès le lendemain et purent cette fois embarquer tout le monde. Les rescapés sont immédiatement conduits à l’hôpital afin d’être soignés et remis sur pied.
Plus tard, un hélicoptère a emmené un prêtre sur les lieux du crash pour inhumer les corps des victimes.
Seulement, une fois revenus parmi les vivants, la polémique quant à la façon dont les rescapés ont survécu enfle.
Les 16 survivants nient publiquement tout acte d’anthropophagie. Mais à l’occasion d’une conférence de presse, l’un deux fait allusion à la communion (le dernier repas du Christ) pour justifier le fait de s’être nourris de corps humains. Le pape Paul VI finira par les absoudre.
Un des survivants a par la suite écrit un livre dans lequel il raconte en détail les conditions de leur survie. Un autre livre, nommé « Les Survivants », qui retranscrit leur histoire a aussi été publié. C’est ce même livre qui a été adapté au cinéma par Frank Marshall.
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